Cette décision est importante, dans la mesure où elle concerne les deux seuls modes de sépulture autorisés ! Elle relève d'un choix personnel qui repose sur des appréciations très diverses et en grande partie subjectives. C'est pourquoi elle est souvent très difficile à prendre pour ceux qui restent. Pour cette raison, il est préférable de bien réfléchir et de faire part de votre volonté de manière explicite.
Sur le plan religieux
L'inhumation reste le mode de sépulture préféré de l'Eglise catholique, mais depuis la levée de l'interdiction de la crémation en 1963, cette « concurrente » remporte un succès grandissant. Votre église ne vous laisse peut-être pas vraiment le choix : chez les juifs et les musulmans, la crémation est interdite. Dans les religions bouddhiste et hindhouiste, elle est au contraire la règle.
Sur le plan symbolique
Le feu est un des grands symboles de l'énergie psychique. Pour l'imaginaire, sa puissance destructrice est inséparable de sa puissance régénératrice. A travers le feu, la vie naît de la mort. Le pouvoir de transmutation qui est à la base de l'incinération libère et purifie l'âme, permettant de mourir sous le signe de la légèreté et non de la pesanteur. L'inhumation nous ramène à la terre (Dieu créa la terre le premier jour). Comme le disent les Amérindiens, c'est le retour à la terre-mère, celle qui nous a portés et nourris. Le défunt n'est pas complètement « perdu » mais récupéré. Il vient rejoindre tous ses ancêtres, qui reposent dans la même terre.
Sur le plan psychologique
L'inhumation est considérée comme le processus le plus constant. Elle mène à une destruction du corps, mais très progressive. Alors que la destruction par crémation est au contraire extrêmement rapide (env. 1h30) et ressentie comme violente et effrayante par certains. La relation à la terre, avec le monde du vivant, peut nous sembler la plus naturelle … ou au contraire la plus repoussante.
Sur le plan sociologique, l'incinération dévoile un nouveau rapport au corps. On veut s'effacer, et que le corps disparaisse avec nous, dans un délai très court. Parfois, on se rallie tout simplement à la méthode la plus généralement pratiquée. Le fait de savoir qu'en Suisse, la crémation a aujourd'hui la préférence d'une grande majorité, pour environ 75% des funérailles, vous influencera-t-il ?
Sur le plan pratique : En Suisse, un enterrement ne peut avoir lieu que dans un cimetière, alors qu'à la suite d'une incinération, les cendres peuvent être dispersées ailleurs. Les frais sont souvent moins élevés pour une crémation que pour une inhumation, qui implique d'investir dans une pierre tombale ainsi que dans la location d'un emplacement sur le long terme.
L'urne funéraire ou cinéraire - obligatoirement scellée - peut être en céramique, en métal, en marbre, en sel, en sable aggloméré, en bronze, en pierre, en bois, en plastique ou même en carton. Fabriquée en série ou commandée sur mesure à un artisan, elle peut prendre la forme d'un livre, d'une boule ou d'une cabane. C'est parfois une véritable œuvre d'art. Il existe de nombreux modèles inspirés de l'Histoire et ornés de représentations symboliques, ou des créations au design moderne et épuré : à vous de dire vos préférences.
L'urne biodégradable est réalisée à partir de matières d'origine naturelle et dans le but de se dégrader progressivement : une urne en sel pourra ainsi être immergée dans la mer, où elle sera dissoute après 48 heures.
Posez-vous quelques questions sur la destination de vos cendres, si votre urne doit être périssable ou non périssable, et spécifiez clairement vos volontés. L'urne ne servira-t-elle qu'au transport, car vos cendres seront dispersées dans la nature ou dans le jardin du souvenir ? Sera-t-elle néanmoins conservée comme un objet décoratif ? Inhumée ? Scellée dans une niche de columbarium ou dans le caveau familial ?
Après l'incinération, selon vos souhaits, les cendres peuvent être :
Autrefois, le fabricant de cercueils était le menuisier - et donc au cœur de la vie du village ou du quartier. Si le cercueil est aujourd'hui moins visible dans la vie de tous les jours, il n'en demeure pas moins le symbole le plus manifeste de la mort. En Suisse et dans les pays qui nous entourent, il est obligatoire de placer le corps du défunt dans un cercueil avant de l'ensevelir dans une tombe ou de l'incinérer.
Le cercueil est généralement en bois de 22 mm d'épaisseur. Les fabricants proposent différentes essences de bois: sapin, mélèze, peuplier, bois exotique, chêne, acajou, frêne, orme… Le coffre est en principe pourvu d'un fond étanche, et de poignées à l'extérieur. Un cercueil plus léger, plus basique et moins coûteux est généralement utilisé pour la crémation. En France, on trouve des cercueils en carton, (en fait, un matériau complexe de papier recyclé) légers et fabriqués sans métal.
Si cela correspond à votre sensibilité et votre sens de l'esthétique, vous pouvez vous poser la question des accessoires qui viendraient agrémenter l'intérieur de votre cercueil: capitons, coussin, drap de satin… Et l'extérieur, sur le couvercle : plaque, emblème religieux ou autre.
Que vous souhaitiez installer ce confort symbolique ou au contraire, le refuser parce que ce n'est vraiment pas important à vos yeux, dites-le. Cela évitera des questionnements et des frais inutiles à vos proches.
Précisez vos souhaits quant aux objets qui sont importants pour vous: ils pourront être glissés à vos côtés dans le cercueil.
A noter que vous pouvez émettre le souhait d'une personnalisation par l'image ou les mots : de nouvelles formes d'habillage du cercueil existent aujourd'hui. Les membres de la famille peuvent être invités à dessiner ou à écrire un petit message manuscrit à même le cercueil.